Les Panthères rompent définitivement avec PUMA

Un vent d’espoir était suscité par la Fédération gabonaise de football (FEGAFOOT) le 19 mars 2024. À travers un communiqué officiel, elle annonçait avec enthousiasme la signature d’un partenariat « à long terme » avec l’équipementier allemand PUMA. Cette collaboration devait marquer un tournant décisif pour le football gabonais, symbole d’un retour au professionnalisme et d’une ère de modernisation annoncée.
La Fédération gabonaise, un an et six mois plus tard, doit constater que la réalité est bien plus amère que les promesses initiales.
Une rupture confirmée avec PUMA

La confusion s’est accentuée hier lors de la conférence de presse de la sélection. Le chargé de communication des Panthères, Pablo Moussa Djo Ngoma, a confirmé ce que beaucoup pressentaient déjà :
« On a un nouvel équipementier que vous allez découvrir bientôt. La rupture est consommée avec PUMA. »
Une annonce qui met fin à un partenariat pourtant présenté comme “durable”. Le contraste est saisissant : à peine sept mois après sa signature, l’accord avec PUMA est rompu.
Une situation qui a suscité de vives réactions dans la presse sportive. Le journaliste de Gabon 24, Maître Roma, n’a pas mâché ses mots :
« Il faut que vous arrêtiez de nous prendre pour des demeurés. Le Gabon change d’équipementier comme on change de slip. »
Une déclaration choc, mais révélatrice d’un ras-le-bol généralisé. Car au-delà du maillot, c’est la crédibilité du football gabonais qui se joue.
Une “Boutique Panthère” toujours invisible
Avant même la CAN 2021 au Cameroun, la FEGAFOOT promettait la création d’une Boutique Panthère, vitrine officielle destinée à vendre les maillots et produits dérivés aux couleurs nationales. Trois ans plus tard, ce projet reste à l’état de mirage.
Sur le site officiel de la fédération, aucune trace de la collection annoncée. Pas de maillot disponible, pas d’espace e-commerce, pas de visibilité.
Pendant ce temps, d’autres fédérations africaines comme le Sénégal, le Maroc ou la Côte d’Ivoire ont compris l’enjeu économique et symbolique du marketing sportif. Leurs boutiques en ligne, campagnes d’image et partenariats structurés permettent non seulement de générer des revenus, mais surtout de renforcer le lien entre l’équipe nationale et son peuple.
Un déficit d’image et de stratégie
Le problème n’est pas qu’un simple désaccord commercial. Il est structurel.
Comment espérer bâtir une identité sportive forte sans stratégie marketing claire ?
Comment parler de professionnalisme quand les projets annoncés boutiques, partenariats, transparence restent lettre morte ?
Le football n’est pas qu’une question de résultats sur le terrain. C’est aussi une industrie économique et une vitrine nationale. Chaque maillot vendu, chaque produit dérivé, chaque supporter engagé contribue à la valorisation du pays et au financement du développement local.
Un marketing repensé pour une image retrouvée
Pour redonner au football gabonais la place qu’il mérite, plusieurs pistes s’imposent :
1. Créer enfin une boutique officielle, physique et en ligne, gérée de manière professionnelle et transparente.
2. Structurer un département marketing au sein de la FEGAFOOT, chargé de la gestion de marque, des ventes et des campagnes de communication.
3. Signer un partenariat durable et clair avec un équipementier fiable, en privilégiant la stabilité plutôt que les effets d’annonce.
4. Associer les supporters et les entreprises locales à la promotion de l’équipe nationale, afin d’impliquer tout un écosystème.
La fin du partenariat avec PUMA n’est pas seulement un changement d’équipementier : elle révèle les lacunes profondes du football gabonais. Au-delà des maillots et des contrats, le véritable enjeu est de construire une fédération capable de planifier, de communiquer et de créer un lien réel avec ses supporters. Aujourd’hui, tous se demandent qui sera le nouveau équipementier et espèrent enfin que les maillots seront disponibles à temps, à des prix abordables, pour que chaque Gabonais puisse soutenir ses Panthères avec fierté.